FR

Les médias sont invités à mener une campagne de sensibilisation sur l’impact de la VBG dans la région de la SADC

volt.jpg

Mme Pamela Dube, journaliste chevronnée spécialiste des questions du genre et activiste des droits de l’homme au Botswana, a exhorté les professionnels des médias de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) à sensibiliser le public quant à l’impact de la VBG dans la région de la SADC.

Mme Dube s’est exprimée ainsi lors d’une session consultative virtuelle visant à familiariser les médias avec la Loi-type de la SADC sur la Violence basée sur le genre, organisée par le Forum parlementaire de la SADC (FP-SADC) le 6 août 2021.

Elle a souligné que les médias avaient des capacités stratégiques et importantes de contribuer à la prévention et à l’éradication de la VBG dans la région de la SADC.

“Je souhaite faire appel à vous pour que vous puissiez mener une campagne de sensibilisation sur l’impact de la VBG dans la région de la SADC, sur le rôle de la Loi-type dans la prévention de la VBG et sur le processus de consultation des parties prenantes “, a-t-elle déclaré.

Elle a invité les professionnels des médias à appuyer le processus de mise en oeuvre de ladite Loi-type. Elle a comparé la stigmatisation dont souffrent les victimes de la VBG à celle que les familles des personnes touchées par le SIDA avaient connue dans le passé.

“Au paroxysme de la pandémie du VIH/SIDA, il y a eu beaucoup de déni dans nos communautés, jusqu’à ce que nous avons commencé à voir des gens se manifester. Une fois que nous avions vu la face du VIH/SIDA et que les gens ont pu s’identifier au problème, la stigmatisation a pu être traitée. Nous sommes aujourd’hui confrontés au fléau similaire qui sévit dans les foyers, les bureaux et les rues. Tant que nous n’aurons pas pris les devants et tant que nous ne serons pas en mesure de donner une face à ce problème et de nous adresser au coeur du problème, nous ne pourrons pas réaliser grand-chose”, a prévenu Mme Dube.

En outre, Mme Dube a exhorté les professionnels des médias à réfléchir sérieusement sur le rôle qu’ils souhaiteraient jouer dans l’éradication de la VBG. Elle a souligné qu’au fur et à mesure que les lois étaient élaborées, il était important que les professionnels des médias et les citoyens les comprennent.

“Les lois peuvent être élaborées et nos dirigeants peuvent se montrer à la hauteur de la situation. Mais aussi longtemps que nous ne sommes pas à l’avant-garde de l’information et de sa diffusion, nous n’obtiendrons que très peu de résultats, voire rien du tout”, a-t-elle déclaré.

Selon Mme Dube, la région de la SADC est confrontée aux différents défis en matière de VBG. En tête de la liste figurent des lois nationales inadéquates, des cadres nationaux inadéquats, des statistiques ventilées par genre inadéquates, ainsi que des lois surannées.

“C’est dans ce contexte et en réponse aux appels lancés par les différentes parties prenantes pour l’élimination de la VBG d’ici 2030 que le FP-SADC a commandé l’élaboration d’une Loi-type sur la VBG, laquelle serait utilisée pour aborder, prévenir et combattre toutes les formes de VBG”, a-t-elle expliqué.

Elle a souligné que la VBG entravait les efforts visant à atteindre les objectifs de développement nationaux, régionaux, continentaux et mondiaux. La VBG a non seulement des effets terribles sur les victimes, mais également un impact négatif sur la société dans son ensemble, avec de graves conséquences socio-économiques.

“La VBG pose d’énormes problèmes de santé publique qui sont souvent méconnus. Les survivants et les victimes de la VBG courent un risque élevé de problèmes de santé graves et durables, tels que le décès par blessures ou par suicide, une mauvaise santé mentale, des douleurs chroniques, la surdité, des grossesses non désirées, des maladies sexuellement transmissibles et/ou le SIDA”, a déclaré Mme Dube.

Bien que 13 pays de la SADC disposent de lois sur la violence domestique et que 14 pays disposent de lois sur les agressions sexuelles, il est encore évident que la VBG est le plus souvent perpétrée par les “maris ou partenaires intimes” aux niveaux mondial et régional. En outre, Mme Dube a souligné que le COVID-19 a exacerbé la situation.

S’exprimant au cours de la même session, M. Joseph Munda, journaliste zimbabwéen, a été d’accord avec Mme Dube et a déclaré : “Elle (VBG) est un problème important qui persiste et s’intensifie avec COVID-19 ; et il y a beaucoup de dynamique autour d’elle.”

Il a cependant déploré les défis auxquels les journalistes sont confrontés et a demandé accès à plus d’informations sur les bonnes pratiques et sur certaines des lois mises en oeuvre par les États membres de la SADC. Il a estimé que si les informations sur des lois en vigueur étaient partagées, elles faciliteraient le brainstorming sur les solutions possibles pour mettre fin à la VBG.

“Il s’agit de quelques-uns des principaux défis que nous devons relever. La plupart d’entre nous travaillent maintenant de manière virtuelle et l’accès à l’information peut parfois s’avérer difficile. En tant que région, le partage d’information et le processus d’apprentissage sont très importants pour que nous journalistes puissions recueillir et diffuser l’information”, a noté M. Munda.

M. Munda a également souligné le manque de structures de soutien pour pouvoir réaliser des reportages, notamment en raison d’une limitation des ressources qui, à son tour, a pour effet de détourner l’attention vers les reportages politiques et autres.

Mme Basadi Tamplin a soulevé la question du renforcement de la cyber-sécurité, en raison de nombreux cas de corrélation entre la VBG et les cyber-crimes.

“Tout le monde a accès à l’internet et nous utilisons tous l’internet 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Les taux de VBG en ligne sont alarmants, d’autant plus que les auteurs ne sont pas confinés dans un espace géographique. Nous devons voir comment aborder ces nouveaux aspects de la VBG qui ont toujours existé mais qui ont en quelque sorte accru à cause des confinements imposés à la suite de COVID-19”, a-t-elle déclaré.

Elle a souligné que les pratiques culturelles et religieuses nocives jouaient un rôle dans des incidents liés à la VBG.

“Le principal facteur responsable de VBG que j’ai souvent observé, ce sont nos mariages. Dans la plupart de nos pays, les mariages culturels existent parallèlement aux concubinages. Je pense que nous devons examiner ces lois qui régissent nos mariages et essayer de les rationaliser pour voir où ces violations peuvent être traitées. Le troisième point concerne les meilleures pratiques internationales. Je pense que nous pouvons tirer des leçons d’autres travaux internationaux.”

Selon Mme Dube, le plan directeur de la SADC dénommé “Plan indicatif régional de développement stratégique révisé (2015-2020)” et le Plan indicatif stratégique de l’Organe de coopération pour la politique, la défense et la sécurité reconnaissent la prévention et la réduction de la VBG comme catalyseur pour atteindre la paix et la sécurité et créer un environnement propice.

Mme Boemo Sekgoma, Secrétaire générale du FP-SADC, a déclaré que l’élaboration de la Loi-type était une étape historique que la région devrait embrasser pour que la communauté de ceux qui ont souffert de la violence puisse retrouver un soulagement.

Mme Sekgoma a félicité le Groupe parlementaire régional des femmes (GPRF) pour avoir dirigé le Forum vers l’élaboration d’une Loi-type sur la VBG.

Elle a dit : “La Loi-type a émané du plus haut organe de décision du FP-SADC. Elle a été présentée par une motion déposée par les femmes parlementaires membres du GPRF. Je tiens donc à applaudir ces femmes qui nous ont mis sur cette voie et ont parrainé cette motion pour que nous puissions commencer à examiner les questions de prévention, de traitement ou même d’éradication des formes de VBG.”

Le Forum a élaboré plusieurs Lois-types qui, selon Mme Sekgoma, ont permis de tirer des leçons précieuses.

“Nous avons constaté que ces lois-types testent toujours la capacité des Parlements à négocier des politiques publiques. Cela nous aide à protéger les droits des personnes que les Députés représentent et garantit également que le Pouvoir exécutif dispose toujours d’espaces pour le persuader d’améliorer le bien-être de nos citoyens.”

À propos de nous

Le Forum parlementaire de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC PF) a été créé en 1997 conformément à l'article 9 (2) du Traité de la SADC en tant qu'institution autonome de la SADC. Il s'agit d'un organe interparlementaire régional composé de treize (14) parlements représentant plus de 3500 parlementaires dans la région de la SADC.

Nous contacter

Adresse: ERF 578, Love rue près de Robert Mugabe Avenue Windhoek, Namibie

Tél: (+264 61) 287 00 00

Email: