FR

Les lois et les politiques à elles seules ne mettront pas fin à la VBG

. . . un activiste fait appel à la volonté politique pour mettre un terme au fléau

7.png

Une éminente avocate et activiste namibienne du nom de Bience Gawanas a fait appel à la volonté politique pour éliminer les obstacles structurels à l’égalité des genres et mettre fin à la violence basée sur le genre (VBG) ; et ce, au moment où il apparait clairement que la VBG est devenue une pandémie au sein de la pandémie mondiale de COVID-19 exerçant ses ravages.

Mme Gawanas est une ancienne Secrétaire générale adjointe des Nations unies et Conseillère spéciale pour l’Afrique auprès du Secrétaire général des Nations unies. Elle a lancé son appel dans un discours liminaire prononcé lors d’une séance de consultation virtuelle des organisations de la société civile (OSC) du Forum parlementaire de la SADC sur la Loi-type de la SADC portant violence basée sur le genre. Il s’agit d’une loi régionale non contraignante que le FP-SADC était en train d’élaborer.

L’Alliance pour les droits et le SIDA en Afrique australe (ARASA) et le FP-SADC ont organisé cette session consultative, l’une des nombreuses prévues dans le cadre du processus interactif d’élaboration de la loi.

Mme Gawanas a souligné que bien que la SADC soit en train d’élaborer, à juste titre, une Loi-type sur la VBG, la loi et la politique à elles seules sont insuffisantes. Elle a par conséquent plaidé pour la nécessité de s’attaquer aux normes sociales et aux barrières structurelles telles que le patriarcat.

Elle a fait valoir qu’une approche multidimensionnelle “de guichet unique” était nécessaire pour lutter contre la VBG. Elle a déploré le fait qu’en dépit de l’existence de divers instruments progressistes aux niveaux international, régional et national, “nous sommes toujours assis en 2021 à lutter contre la VBG, d’ailleurs en croissance”.

Elle a noté que, pour elle, la question la plus importante “est le déséquilibre de pouvoir qui existe entre les gens, en particulier entre les hommes et les femmes.”

En outre, Mme Gawanas a noté la vulnérabilité des groupes de la population à risque, notamment les travailleuses du sexe et la communauté des lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT), à la VBG.

Bien qu’elle ait remis en question la volonté politique de mettre fin à la VBG et l’efficacité des instruments juridiques pour l’éliminer, Mme Gawanas a néanmoins félicité le FP-SADC et les femmes parlementaires de la SADC d’avoir pris l’initiative d’élaborer une Loi-type sur la VBG.

Elle a déclaré que la Loi-type de la SADC sur la VBG serait un outil utile pour les États membres de la SADC, car elle fournirait des orientations sur la portée et le contenu des dispositions relatives à la VBG à incorporer dans les lois nationales sur la VBG. La Loi-type servirait de référence aux analystes des politiques nationales, aux législateurs et aux responsables de la mise en oeuvre au niveau national, en tant que meilleures pratiques dans la réglementation et le traitement de la VBG. La Loi-type renforcerait également une approche régionale commune en matière de lois, de mesures et de stratégies relatives à la VBG, afin de contribuer à son élimination.

Mme Gawanas a exprimé son optimisme quant au fait que “les pays de la région de la SADC modifieront leurs lois pour y incorporer les dispositions de la Loi-type sur la VBG ou transposeront la Loi-type et l’adopteront dans leurs propres lois nationales”.

Elle a encouragé les États membres de la SADC à financer adéquatement les Ministères concernés pour que des solutions plus holistiques soient mises en oeuvre avec succès. Mme Gawanas a reconnu et souligné le rôle important joué par la société civile dans la résolution des problèmes sociaux tels que la VBG.

Le FP-SADC rassemble 15 Parlements nationaux de la région de la SADC et aspire à se transformer en un Parlement régional de la SADC. Par conséquent, Mme Gawanas a mis le FP-SADC au défi de défendre des réformes juridiques visant à débarrasser la région des lois “archaïques” sur le divorce, ainsi que d’autres lois.

Elle a exhorté les Députés à faire usage de leur rôle de surveillance pour s’assurer que les budgets nationaux prévoient des ressources suffisantes pour appuyer les initiatives de lutte contre la VBG, ainsi que pour faire pression en faveur de la transposition et de la mise en oeuvre de la Loi-type sur la VBG, une fois qu’elle aura été adoptée.

S’exprimant à la même occasion, Mme Boemo Sekgoma, Secrétaire générale du FP-SADC, a expliqué que la proposition d’élaborer une Loi-type régionale sur la VBG avait émané du Groupe parlementaire régional des femmes (GPRF) du FP-SADC lors de la 44e Session de l’Assemblée plénière du Forum tenue à Maputo (Mozambique) en 2018.

Mme Sekgoma a déclaré : “L’organe composé de femmes parlementaires (GPRF), a parrainé une motion visant à élaborer une Loi-type sur la Violence basée sur le genre, qui sera utilisée par les États membres de la SADC pour prévenir, traiter et éradiquer toutes les formes de violence basée sur le genre ; et la motion a été adoptée à l’unanimité.”

La Secrétaire générale a dit que la rédaction d’une Loi-type sur la VBG répondait ainsi aux lacunes prévalant dans les législations nationales sur la VBG et aux incohérences chroniques de mise en oeuvre dans la région.

8.png

" Ces consultations avec de nombreuses et différentes parties prenantes garantiront qu’en fin de compte, la Loi-type sur la Violence basée sur le genre sera complète et tiendra compte du fait que la VBG ne concerne pas uniquement la violence à l’égard des femmes et des filles, mais qu’elle touche tout le monde, y compris les groupes de population à risque, et qu’elle comprend des atteintes physiques, sexuelles, économiques, émotionnelles et autres. "

- Mme Felicita Hikuam, Directrice de l’ARASA,

S’inspirant de l’ancien Président américain Barack Obama, Mme Sekgoma a dit : “Le Forum parlementaire de la SADC reconnaît le rôle indispensable joué par la société civile en tant que voix du peuple et, à cet égard, en tant que pont important entre les gouvernements et les populations, y compris celles de l’arrière-pays.”

À cet égard, elle a remercié l’ARASA d’avoir organisé la réunion consultative conjointement avec le Forum parlementaire.

Elle a en outre décllaré : “l’ARASA et le FP-SADC ont une collaboration mutuelle et bénéfique de longue date, qui s’est concentrée sur l’appui aux législateurs de la région de la SADC pour qu’ils remplissent leur rôle dans la résolution des problèmes clés émergents, liés au VIH, à la santé sexuelle et reproductive et aux droits de l’homme.”

Mme Felicita Hikuam, Directrice de l’ARASA, a animé la séance de consultation des OSC. Elle a salué l’approche consultative adoptée par le FP-SADC pour l’élaboration de la Loi-type, notant qu’il s’agit d’une approche axée sur les droits de l’homme.

“Ces consultations avec de nombreuses et différentes parties prenantes garantiront qu’en fin de compte, la Loi-type sur la Violence basée sur le genre soit complète et tienne compte du fait que la VBG ne concerne pas uniquement la violence à l’égard des femmes et des filles, mais qu’elle touche tout le monde, y compris les groupes de population à risque, et qu’elle comprend des atteintes physiques, sexuelles, économiques, émotionnelles et autres”, a dit Mme Hikuam.

Elle a déclaré que l’élaboration d’une Loi-type sur la VBG était opportune, compte tenu des pics de cas de VBG signalés à la suite de COVID-19 et de la “nature décousue des interventions en matière de VBG”.

La consultation avec les OSC visait à affiner la Loi-type sur la VBG. Des appels ont été lancés en faveur d’un langage inclusif et non sexiste, tout en reconnaissant la vulnérabilité des femmes et des filles. Il a été souligné que la violence basée sur le genre touchait tout le monde, mais que les personnes non binaires étaient particulièrement vulnérables.

Des préoccupations ont également été exprimées concernant les questions émergentes telles que la lutte contre la VBG en ligne sous la forme de “ pornographie de vengeance “. Mme Sekgoma a déclaré que le FP-SADC continuerait à recevoir des contributions sur la Loi-type de la SADC sur la VBG pendant le mois de septembre.

À propos de nous

Le Forum parlementaire de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC PF) a été créé en 1997 conformément à l'article 9 (2) du Traité de la SADC en tant qu'institution autonome de la SADC. Il s'agit d'un organe interparlementaire régional composé de treize (14) parlements représentant plus de 3500 parlementaires dans la région de la SADC.

Nous contacter

Adresse: ERF 578, Love rue près de Robert Mugabe Avenue Windhoek, Namibie

Tél: (+264 61) 287 00 00

Email: