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Note De Synthèse Réunion Du Caucus Régional Des Femmes Parlementaires Thème : « La Période De L’après-Covid Dans La Région De La SADC : Répondre Aux Besoins Des Femmes Dans Un Contexte De Difficultés Décuplées »

17 juin 2021 – 11 h 00 à 17 h 00 (heure de Johannesburg)

  • INTRODUCTION
  • Le Caucus régional des femmes parlementaires (RWPC) du Forum parlementaire de la Communauté de développement de l’Afrique australe organise une réunion par Zoom pour discuter des moyens dont disposent les parlementaires pour collaborer avec leurs gouvernements locaux afin de contribuer à atténuer les problèmes rencontrés par les femmes avant, pendant et après la Covid-19.
  • Si la situation était déjà difficile avant la pandémie de Covid-19 eu égard à l’autonomisation et au développement des femmes, la crise n’a fait que ramener ces problèmes à la surface et la période de l’après-Covid s’annonce comme une époque qui requiert des changements urgents afin d’éviter que ne s’aggravent encore plus les inégalités existantes entre les femmes et les hommes, les filles et les garçons.
  • CONTEXTUALISATION
  • La Covid-19 peut être considérée comme la pire crise économique, sociale et sanitaire du siècle, jusqu’à présent, et à ce stade, les gouvernements s’efforcent tant bien que mal de trouver des solutions et de mettre en place des plans de redressement capables de garantir une croissance économique pour tous. Néanmoins, le tableau est un peu plus sombre pour les femmes dans la région.
  • Les femmes sont davantage susceptibles que les hommes d’occuper les emplois les plus mal payés et les moins protégés qui sont les premiers à disparaître lors de crises économiques. Les femmes représentent un apport significatif au commerce informel et transfrontalier, à l’agriculture et à l’entrepreneuriat. Environ 74 % des femmes en Afrique sont impliquées dans le secteur informel, travaillant comme nourrices, vendeuses de rue ou employées de maison, autant d’emplois pour lesquels l’accès à la sécurité sociale, à l’assurance maladie ou le droit à des congés maladie sont limités ou tout simplement ne sont pas octroyés. Les femmes constituent aussi la majeure partie du secteur des petits exploitants agricoles qui a été paralysé en raison des restrictions aux déplacements imposées par de nombreux États pour limiter la propagation de la maladie. Les travailleurs migrants, en majorité des femmes, subissent également des restrictions imposées par rapport à leurs droits, à leurs déplacements et à leurs envois de fonds en raison de mesures de contrôle liées à la pandémie. Cette vulnérabilité persiste alors que les écoles demeurent fermées et il est pratiquement impossible d’éviter que ne se concrétise la probabilité d’une augmentation du nombre de filles qui abandonnent l’école et de mariages précoces dus à la pauvreté.
  • Selon un rapport d’ONU Femmes et du FNUAP, « la pandémie de Covid-19 a eu des répercussions profondes et diversifiées sur les femmes et les filles et marquera un recul des efforts mondiaux déployés pour atteindre la plupart des cibles des ODD liées à la question du genre, notamment celles relatives à l’ODD 3 (Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tous les âges) et à l’ODD 5 (Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles). La sonnette d’alarme a été tirée.
  • Selon la même étude, plus de 60 % des femmes et des hommes au Malawi, au Mozambique et en Afrique du Sud ont subi une diminution ou une perte complète de leurs revenus personnels, ce qui accroît des taux de pauvreté déjà élevés et enracine l’inégalité entre les sexes, les femmes étant davantage susceptibles que les hommes de vivre dans l’extrême pauvreté.
  • Comme le dit le Dr Julitta Onabanjo, directrice régionale du FNUAP pour l’Afrique orientale et australe, « la pandémie comporte une forte dimension liée au genre, les femmes se trouvant en première ligne pour répondre aux besoins en matière de santé et de soins, tout en subissant dans le même temps des répercussions qui les touchent de plein fouet sur plusieurs fronts, y compris sur le plan de leur santé sexuelle et reproductive. On a pu voir des communautés recourir à des mécanismes préjudiciables pour faire face à la situation, comme des mariages d’enfants, des mariages précoces et forcés. On a vu aussi une hausse du niveau de violence et d’abus domestiques. Cela a pour conséquence un déni de la santé, des droits et des perspectives socioéconomiques des femmes et des jeunes filles. En leur déniant des perspectives d’avenir et la réalisation de leur potentiel, on dénie à la société l’occasion de prospérer ».
  • Tous les États membres de la SADC sont parties au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), à la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale (CEDR), à la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) et à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP). Seuls la RDC et le Zimbabwe n’ont pas ratifié la Convention contre la torture (CCT). Le Botswana, les Comores, la RDC et le Mozambique ne sont pas parties au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC).
  • Sur le plan continental, en juin 2020, la Direction Femmes, Genre et Développement de la Commission de l’UA a lancé le « cadre pour le tableau de bord et l’index relatifs au Protocole de Maputo » en tant qu’outil de contrôle et d’évaluation qui servira non seulement comme un moyen de protection contre les atteintes aux droits des femmes dans des situations d’urgence, mais aussi comme un outil pour la reprise. On escompte que cet outil favorisera la responsabilisation eu égard à la façon dont les États membres remplissent les obligations auxquelles ils s’engagent. Seuls 12 pays dans la région de la SADC sont parties au Protocole de Maputo et tous, sauf Maurice, ont ratifié le Traité de la SADC et le Protocole sur le genre.
  • Dans le cas spécifique de la violence sexiste, les États membres de la SADC ont convenu de prendre l’engagement d’éliminer la violence sexiste avant 2030 et le FP SADC a commandité l’élaboration de la loi type sur la violence sexiste qui pourrait être utilisée par ses États membres pour prévenir, aborder et combattre toutes les formes de violence sexiste. En guidant les États membres pour la ratification, la domestication et la mise en œuvre des directives, des obligations et des principes pertinents, à l’échelle internationale et régionale, qui permettent de préciser les moyens de prévenir la violence sexiste et les interventions requises pour faire face à celle-ci à l’échelle des États membres, la loi est devenue d’une nécessité primordiale en cette période consécutive à la Covid-19.
  • Un volet primordial de la reprise est le vaccin contre la Covid-19 qui est reconnu comme le seul moyen valable de combattre la maladie. Il est donc réconfortant de noter que, selon l’OMS, à début juin, 51 des 53 pays africains avaient reçu des doses de vaccins, bien que seulement 48 d’entre eux aient commencé à les administrer.
  • Les données dont on dispose montrent que le déploiement des vaccins a été lent dans la plupart des pays et que l’Afrique n’a pas encore assez de vaccins. Il est impératif pour la région de la SADC d’œuvrer pour que soient entièrement levés tous les obstacles entravant sa capacité à accéder aux vaccins. D’après les recherches, il faut tenir pour acquis que, tant que nous n’aurons pas tous accès aux vaccins, personne, y compris ceux qui se font vacciner, n’est en sécurité. Ce n’est que par une approche équitable que nous pouvons assurer l’éradication du virus sur le continent africain et à l’échelle mondiale.
  • Nous continuons à faire face à un manque de responsabilité, à l’absence de données vérifiables ou à un accès limité à celles-ci, à une faible capacité de traitement des données et de l’information et à l’absence d’une plateforme pour repérer les meilleures pratiques qui peuvent être adaptées sous la forme d’un mécanisme permettant de réussir le redressement des économies africaines.
  • Par le biais de leur mandat constitutionnel dans leurs parlements nationaux respectifs et de forums tels que celui-ci, les femmes parlementaires ont et obtiennent la capacité de défendre et de promouvoir l’efficacité des mesures adoptées par les gouvernements afin de garantir que les droits, la protection et l’autonomisation des femmes et des filles soient pris en compte à tous les stades de la mise en œuvre. Dans le cadre des efforts entrepris pour élaborer la loi type sur la violence sexiste, il faut également examiner avec soin le phénomène croisé de la discrimination et de la marginalisation des femmes et des filles induit par la pandémie.
  • La politique du genre de la SADC reconnaît que les femmes et les filles rencontrent des difficultés pour accéder à leurs droits juridiques, à l’éducation, à la santé et aux ressources économiques. La hausse des cas de violence sexiste, aggravée par la pandémie de Covid-19, rend urgent pour les États membres d’évaluer minutieusement dans quelle situation ils se trouvent et vers quelle situation ils doivent se diriger pour que les conditions de vie des femmes et des filles changent radicalement lorsque la Covid aura été finalement surmontée et donc pour atteindre les objectifs de développement recommandés dans les conventions internationales et régionales ratifiées par les États membres de la SADC.
  • Dans une évaluation de la conformité des lois existantes sur la violence sexiste des États membres de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) par rapport aux accords internationaux et aux règlements de la SADC, il est recommandé que tous les États membres soient encouragés à ratifier les traités internationaux et régionaux qui fournissent des critères de référence pour la législation sur la violence sexiste. Il y est également mentionné que la loi type jouera un rôle central pour assurer qu’après la ratification, la domestication couvre tous les aspects et soit en phase avec les normes internationales et régionales, tout en accordant la priorité aux points suivants :
  • Des définitions complètes des délits relatifs à la violence sexiste ;
  • Une homogénéité dans les services de soutien aux victimes ;
  • La mise à disposition d’une aide juridique gratuite pour les rescapées ;
  • La reconnaissance de faiblesses multiples et qui se recoupent ;
  • La révision des directives en matière de peines ; et
  • L’harmonisation de l’âge légal de la majorité.
  • OBJECTIFS
  • Les objectifs spécifiques de la réunion par Zoom sont :
  • D’analyser les multiples façons dont la violence sexiste a été aggravée dans le contexte de la pandémie de Covid-19 ;
  • D’examiner de quelle façon les droits des femmes et des filles ont été bafoués et comment ils pourraient être promus de manière positive dans la période consécutive à la Covid-19 ;
  • De collaborer avec le RWPC pour promouvoir le droit des femmes et des filles à ne pas subir de discriminations et leur accès aux libertés civiles et à l’égalité en matière de droits du travail dans le contexte de la Covid-19 ;
  • De promouvoir l’apprentissage continu entre pairs parmi les parlementaires (partage d’informations, d’expériences et de difficultés relatives au contexte actuel de la Covid-19 et dans le cadre de ce contexte).
  • RÉSULTATS ATTENDUS
  • Les résultats attendus de la réunion du RWPC sont :
  • De définir clairement les marges de manœuvre et les moyens d’action pour réduire les atteintes aux droits du travail des femmes et des filles
  • D’aller plus loin dans l’élaboration et l’approbation de la loi type sur la violence sexiste
  • MÉTHODOLOGIE
  • Chaque pays présentera un exposé sur l’incidence de la violence sexiste dans le contexte de la Covid-19 et les progrès accomplis dans la vaccination contre la Covid-19, y compris les progrès accomplis pour permettre aux femmes d’accéder aux vaccins contre la Covid, par le biais d’une présentation PowerPoint ou d’une brève intervention ne dépassant pas 7 minutes.
  • Les exposés porteront sur :
  • La sécurité de la vaccination contre la Covid-19 et des considérations connexes d’ordre éthique ;
  • Les conclusions d’une étude menée par ONU Femmes et le FNUAP sur la prise en compte du genre dans le contexte de la violence sexiste.
  • LIEU ET DATE
  • La réunion se tiendra par le biais de la plateforme Zoom le 17 juin 2021.
  • PARTICIPANTS CIBLÉS
  • La réunion par Zoom cible les parlementaires du RWPC, des OSC et des partenaires de développement engagés dans la promotion de l’égalité entre les sexes et du respect des droits du travail des femmes et des filles, notamment dans le contexte de la situation liée à la Covid-19.

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Le Forum parlementaire de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC PF) a été créé en 1997 conformément à l'article 9 (2) du Traité de la SADC en tant qu'institution autonome de la SADC. Il s'agit d'un organe interparlementaire régional composé de treize (14) parlements représentant plus de 3500 parlementaires dans la région de la SADC.

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