Cette journée marque la reconnaissance du fait que les forêts constituent les poumons de la planète et qu’elles représentent un habitat pour le foisonnant écosystème qui comprend environ 80 % de toutes les espèces terrestres. Selon des initiatives qui s’inscrivent dans le cadre de l’instrument des Nations unies sur les forêts, on estime que 1,6 milliard d’individus, soit environ 20 % de la population de la Terre, dépendent des forêts pour leur subsistance, leurs moyens d’existence et la capacité à gagner un revenu. Nous sommes donc unis pour reconnaître, en cette Journée internationale des forêts, le rôle vital que jouent les forêts dans le maintien de la vie sur Terre et la contribution au bien-être de nos populations. Les forêts peuvent être un antidote au réchauffement climatique puisqu’elles peuvent absorber de grandes quantités de carbone provenant de l’atmosphère terrestre.
Outre le fait qu’elles agissent comme des puits de carbone essentiels qui atténuent les effets du changement climatique, les forêts sont des habitats indispensables à la biodiversité, qui offrent un abri sûr à d’innombrables plantes et espèces animales. Alors que 41 % de la superficie terrestre totale de la région de la SADC sont recouverts de forêts naturelles, des millions de gens dans notre région dépendent des forêts pour leurs moyens d’existence et leur patrimoine culturel, notamment parce qu’elles leur procurent de la nourriture, des plantes médicinales, un abri en même temps qu’elles favorisent les coutumes et les pratiques traditionnelles. Les forêts abritent aussi des milliers de peuples autochtones qui sont habitués à la vie en forêt depuis des siècles. Selon une analyse de la Banque mondiale, le secteur forestier contribue en moyenne entre 4 % et 19 % au PIB d’environ sept États membres de la région de la SADC.
Toutefois, nous sommes profondément préoccupés par le rythme alarmant de la déforestation et de la dégradation des forêts dans notre région, qui découlent de pratiques non viables d’utilisation des terres, de l’exploitation forestière illégale, de l’expansion agricole et d’un développement incontrôlé des infrastructures.
Non seulement cette destruction menace la biodiversité et les écosystèmes, mais elle aggrave aussi le changement climatique, entraînant des conséquences néfastes sur les conditions météorologiques, le cycle de l’eau et la santé humaine.
Nous appelons nos gouvernements, la société civile et le secteur privé à privilégier la conservation, la restauration et la gestion durable des forêts en Afrique australe. Cela comprend le renforcement de zones forestières protégées, la mise en place d’un aménagement du territoire et de règlements de zonage, la promotion de l’agroforesterie et de pratiques agricoles durables et l’appui à des initiatives de gestion communautaire des forêts.
En lien avec le thème de cette année, les parlementaires ont un rôle indispensable à jouer afin de défendre des politiques qui tirent parti du pouvoir inhérent à l’innovation et à la technologie pour contribuer à l’élaboration de solutions nouvelles et efficaces eu égard à la conservation et à la gestion durable des forêts. Les parlements peuvent adopter des lois qui protègent les forêts et la biodiversité, promouvoir des projets d’aménagement urbain loin des zones forestières, encourager le reboisement et empêcher la destruction des forêts par des incendies grâce à des systèmes de surveillance cohérents. Le Plan stratégique (2024-2028) du Forum souligne l’importance de protéger l’environnement et de réduire les émissions de carbone par divers moyens, ce qui comprend l’exigence de sauver nos forêts et de restaurer des terres forestières perdues.
En outre, le Forum met l’accent sur l’importance de la coopération et de la collaboration régionales dans la lutte contre la déforestation et la dégradation des forêts, notamment grâce à la mise en œuvre du Protocole de la SADC sur les forêts, du mécanisme REDD+ (réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation forestière) et du Défi de Bonn afin de restaurer plus de 150 millions d’hectares de terres déboisées.
En cette Journée internationale des forêts, réaffirmons notre engagement à protéger et à restaurer les forêts du monde, en reconnaissant leur valeur intrinsèque et leur rôle crucial dans la construction d’un avenir durable pour les générations futures.
Cordialement,
Boemo SEKGOMA (Mme)
SECRÉTAIRE GÉNÉRALE
